Visite Hu Jintao: manifestation à Paris pour les droits de l’Homme en Chine

AFP, 05.11.2010

PARIS — Plus de deux cents personnes ont manifesté jeudi à Paris, au premier jour d’une visite d’Etat du président chinois Hu Jintao en France, pour la défense des droits de l’Homme en Chine et réclamer la libération du prix Nobel de la Paix 2010, le dissident Liu Xiaobo, a constaté un journaliste de l’AFP.

La manifestation s’est déroulée à deux pas de la tour Eiffel, peu de temps après l’arrivée du chef de l’Etat chinois, accueilli en grande pompe dès son atterrissage à l’aéroport d’Orly par le président Nicolas Sarkozy.

La plupart des manifestants agitaient des drapeaux clandestins du Tibet et du Xinjiang, deux provinces chinoises où Pékin contrôle étroitement les populations tibétaine et ouïghoure.

L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International s’était jointe à la manifestation, de même que quelques militants du mouvement religieux Falun Gong.

La visite de trois jours du numéro un chinois en France est censée mettre un terme à la brouille entre les deux pays née en 2008 du passage agité à Paris de la flamme olympique des Jeux de Pékin et d’une rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï lama. Elle doit être aussi l’occasion de la signature de nombreux contrats devant profiter à l’industrie française.

« Nous espérons que la rencontre ne sera pas uniquement dominée par une vague de promesses de contrats », a expliqué Thupten Gyatso, président de la Communauté tibétaine de France.

« Il faut que la France s’inspire de l’exemple allemand qui consiste à faire des affaires avec la Chine et en même temps faire connaître ses divergences en matière de politique et diplomatie », a-t-il ajouté.

Une cinquantaine de personnes se sont également rassemblées à Paris en milieu de journée pour réclamer la libération de Liu Xiaobo, condamné en décembre à 11 ans de prison pour subversion.

Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient des personnalités comme la romancière cubaine en exil Zoé Valdès, ont symboliquement libéré des colombes enfermées dans des cages qui se trouvaient sur des piles de journaux.

« On peut tout à fait favoriser les échanges économiques avec la Chine tout en défendant des valeurs », a estimé Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), l’organisation de défense des médias.

« Il faut recevoir le président chinois, c’est certain, mais il faut aussi évoquer le sort de Liu Xiaobo, de la minorité ouïghoure, des Tibétains, il faut défendre les droits de l’Homme en Chine également », a-t-il ajouté.

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