Vive altercation entre Raphaël Glucksmann et l’ambassade de Chine au sujet des Ouïghours
L’OBS, 14 octobre 2020
’article ci-dessous a été publié par L’OBS, photo ISA Harsin SIPA
Très engagé sur la question des Ouïghours, cette communauté musulmane victime de persécutions à grande échelle dans la province du Xinjiang en Chine, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann adopte une position qui ne plaît guère aux représentations politiques chinoises. La preuve en tweets avec l’ambassade de Chine en France, qui n’a pas caché son agacement lors d’un échange vivace ce mercredi 14 octobre.
Un tweet en direction de l’ONU
L’échange commence par un tweet du fondateur du mouvement Place publique, réagissant à la récente nomination de la Chine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Raphaël Glucksmann interpelle directement l’institution sur ses « petites magouilles » et fait allusion aux « millions d’Ouïghours dans les camps » qui ne semblent pas les « déranger ».
Un tweet auquel l’ambassade de Chine en France a répondu sur un ton surprenant :
« Arrêtez de semer des troubles sur les questions liées au Xinjiang qui relèvent entièrement des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays ni aucune force n’ont le droit d’y interférer, et toutes les tentatives contre la Chine sont vouées à l’échec »
Très engagé sur la question des Ouïghours, cette communauté musulmane victime de persécutions à grande échelle dans la province du Xinjiang en Chine, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann adopte une position qui ne plaît guère aux représentations politiques chinoises. La preuve en tweets avec l’ambassade de Chine en France, qui n’a pas caché son agacement lors d’un échange vivace ce mercredi 14 octobre.
Raphaël Glucksmann appelle à une semaine d’actions contre l’oppression des Ouïghours
Un tweet en direction de l’ONU
L’échange commence par un tweet du fondateur du mouvement Place publique, réagissant à la récente nomination de la Chine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Raphaël Glucksmann interpelle directement l’institution sur ses « petites magouilles » et fait allusion aux « millions d’Ouïghours dans les camps » qui ne semblent pas les « déranger ».
Un tweet auquel l’ambassade de Chine en France a répondu sur un ton surprenant :
« Ouïghours, à la force des camps », silence, on rééduque…
« Arrêtez de semer des troubles sur les questions liées au Xinjiang qui relèvent entièrement des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays ni aucune force n’ont le droit d’y interférer, et toutes les tentatives contre la Chine sont vouées à l’échec »
« Vous ne m’impressionnez pas »
L’eurodéputé riposte alors, rappelant sa mission au Parlement européen : « J’ai été élu pour mener ces combats pour les droits humains. Et je les mènerai jusqu’au bout ». Et d’ajouter : « Alors changez de ton s’il vous plaît. Et surtout : fermez les camps. »
Dans un second tweet, il conclut :
« Fermez les camps, libérez les Ouïghours, arrêtez vos crimes contre l’humanité et je vous garantis que personne ne viendra plus “semer le trouble”. En attendant, le mouvement d’indignation et de solidarité ne fera que croître. Et vous n’arriverez pas à nous faire taire ici »
Appel à bloquer les négociations UE-Chine
Les réactions politiques n’ont pas tardé à émerger sur Twitter, notamment l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot qui dénonce « la pression » mise par les autorités chinoises « depuis des années sur les élus européens ». Il appelle Emmanuel Macron à « bloquer les négociations en cours de l’accord d’investissement UE-Chine ».
Son homologue du groupe libéral au Parlement européen, Pascal Durand, a également réagi en interpellant directement l’ambassade de Chine : « Vous vous croyez où ? Je comprends que la démocratie et la liberté de parole d’un élu du peuple soient des concepts difficiles à comprendre pour vous, mais ne vous en déplaise, nous sommes très nombreux à soutenir Raphaël Glucksmann et à dire, oui, fermez vos camps ! »
D’autres réactions de soutien ont suivi, notamment de la part des deux députées européennes Aurore Lalucq et Leïla Chaibi, pointant une « tentative d’intimidation » de l’ambassade mettant en exergue « la gravité de la situation ».