Brève histoire du Turkestan oriental

La carte du Turkestan oriental

La carte du Turkestan oriental

Turkestan oriental est aussi connu sous le nom de Région Autonome des Ouïghours du Xinjiang de la Chine. Il est situé au cœur de l’Asie sur la fameuse « Route de la Soie » et il été le carrefour d’échange commercial entre l’Orient et l’Occident pendant plus de 2000 ans. Le Turkestan oriental a été le berceau d’une brillante civilisation.

Avec 1,82 million de km2 et vingt millions d’habitants, le Turkestan oriental est grand comme trois fois la France, mais trois fois moins peuplé. Depuis 1949, le Turkestan oriental a été annexé comme une province à la suite de l’invasion de la Chine communiste.

Contrairement au Tibet le Turkestan oriental recèle des ressources naturelles indispensables au développement du dragon industriel chinois. Il fournit un tiers de la production nationale en gaz naturel, la seconde région productrice de pétrole du pays, avec 27,4 millions de tonnes de brut par an, première productrice de charbon de la République de Chine, le Turkestan oriental concentre 40% des réserves nationales. La région est le plus grand gisement d’uranium du pays (10.000 tonnes), dans le bassin d’Ili, il recèle également pas moins de 138 sortes de minerais. C’est pourquoi les experts l’appellent « la mer de l’espoir » de l’industrie pétrolière de Chine.

Turkestan oriental est aussi importante pour la Chine sur le plan géostratégique, pour permettre à Pékin de projeter son influence économique et politique vers les régions adjacentes, en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et au-delà vers le Moyen-Orient, et rattraper la Russie en influence (T. Kellner)

Selon les statistiques officielles des autorités chinoises, 6% de la population en 1949, les Chinois Han sont aujourd’hui officiellement 42%, un peu moins que les Ouïghours (45%). Ürümchi- la capitale économique et politique de la région.

Les habitants

Le Turkestan oriental est la patrie des turcophones ouïghours et autres peuples centre asiatiques tels que les Kazakhs, les Kirghiz, les Ouzbeks, les Tatars et les Tadjiks. Selon le dernier recensement du gouvernement chinois, la population de la région a atteint les 19,25 millions, les 7,49 millions immigrés chinois illégaux, entrés au pays depuis 1949, l’année de début de l’occupation chinoise au Turkestan oriental. (le nombre des Chinois à l’époque était de 200,000). Les 9,6 millions d’Ouïghours constituent la majorité de la population. Néanmoins, les sources ouïghoures montrent un chiffre autour de 20 millions pour la population ouïghoure.

La frontière logique du Turkestan oriental avec la Chine est le Grand Muraille. Historiquement et culturellement, le Turkestan oriental fait partie de l’Asie Centrale, non de la Chine. Le peuple du Turkestan oriental n’est pas des Chinois, mais des Turks de l’Asie Centrale.

Les écrits montrent que les Ouïghours ont plus de 4000 ans d’histoire au Turkestan oriental. Tout au long de l’Histoire, les ancêtres des Ouïghours et des autres peuples indigènes ont fondé des différents Etats et ont gouverné d’une manière indépendante et fleurissante dans cette terre. Se Situant sur la légendaire Route de la Soie,  les Ouïghours ont joué un rôle très important dans les échanges culturelles entre l’Orient et l’Occident et ont développé leur culture et civilisation unique à leur propre.

Dans la période préhistorique,  comme la plupart des peuples turkis, les Ouïghours ont adopté le Chamanisme, Manichéisme et le Bouddhisme. A partir de 1er siècle avant J.C jusqu’à l’arrivé de l’Islam, le Turkestan oriental est devenu le grand centre de la civilisation bouddhique. Le contact entre les Ouïghours et les Musulmans a commencé au début de 9ème siècle et la conversion à l’Islam commence. Pendant la période des Kharakhanides, l’islamisation des Ouïghours a été accélérée. Kashgar, la capitale du royaume Kharakhanides est rapidement devenue le centre de l’enseignement islamique. L’art, la science, la musique et la littérature a été développée avec les institutions religieuses. Les Ouïghours ont connu des centaines de savants-penseurs très connus et des milliers d’ouvrage importants sont écrits dans cette période. Parmi ces œuvres, il y a l’ouvrage du penseur ouïghour Yusup Has Hajip Kutatku Bilig (les connaissances pour le bonheur 1069-1070) et le Dictionnaire des Langues Turques de Mahmut Kashgarie sont les plus importants.

L’invasion manchoue

En 1759, le Royaume de Seyyid, appelé aussi Royaume de Yarkent est envahi par l’armée manchoue qui régnait sur la Chine et le Turkestan oriental est annexé par l’Empire Manchou. Les Manchous ont utilisé ce pays comme une colonie militaire du 1759 au 1862. Pendant cette période, les Ouïghours et d’autre Turkestanais ont manifesté contre l’ingérence étrangère dans leur pays. Pour retrouver leur indépendance, ils ont révolté 42 fois contre le régime manchou. Finalement, en 1864, les Manchous sont expulsés du territoire et les Ouïghours ont fondé l’Etat de Yettishahar. Cependant, la joie de l’indépendance n’a pas durée long temps et les Manchous ont envahi le pays de nouveau en 1876. Après huit ans de guerre sanglante, le Turkestan oriental est annexé officiellement à l’Empire le 18 novembre 1884 et le nom du pays a cédé la place à un nom chinois « Xin Jiang » qui signifie la nouvelle frontière ou le nouveau territoire en chinois.

Régime chionis au Turkestan oriental

Après la chute de la monarchie manchoue par les nationalistes chinois en 1911, le Turkestan oriental est tombé dans les mains des guerriers chinois, venus dominer la province les dernières années de l’Empire Manchou. Le gouvernement central chinois n’avait pas la main sur la région, occupé par les communistes d’un côté et par les envahisseurs japonais de l’autre. Jamais cessé de lutter contre le régime étranger, les Ouïghours ont réussi deux fois à fonder leur Etat indépendant, la République du Turkestan oriental. Seulement, ces Républiques sont écrasées dans leur berceau par l’intervention militaire et politique des Soviétiques.

En octobre 1949, l’Armée Populaire de Libération (APL) est entrée au pays et a donné un terme à la République du Turkestan oriental. En 1955, les communistes chinois ont crée la Région Autonome Ouïghoure du Xinjiang.

Le régime communiste chinois peut être considéré comme les pires chapitres de l’Histoire des Ouïghours et du Turkestan oriental. Sous le régime actuel, l’existence même d’une nation ouïghoure est désormais sous la menace. Le gouvernement communiste a mené des campagnes vicieuses contre les Ouïghours et autres peuples indigènes du Turkestan oriental pour annexer totalement le pays.

Malgré toutes les campagnes brutales et destructives du gouvernement chinois contre l’identité et l’existence, les Ouïghours et les autres peuples indigènes du Turkestan oriental refuse d’être subjugué par la Chine, résistent de génération en génération contre l’occupation chinoise.

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By Nabijan Tursun