Chine: 11 Ouïghours à l’affiche des personnes les plus recherchées par la police au Xinjiang

Romandie, 3 Juillet 2013

PEKIN – Les autorités chinoises au Xinjiang, ont publié une liste des 11 personnes les plus recherchées dans cette région à dominante musulmane ensanglantée la semaine dernière par de violents incidents, la presse officielle appelant de son côté à une réponse résolue et brutale pour mettre fin au séparatisme ouïghour.

Le Xinjiang est sous tension à l’approche vendredi de l’anniversaire des émeutes en 2009 dans la capitale régionale, Urumqi, et après les incidents sanglants, qualifiés de terroristes par les autorités, de la semaine dernière qui ont fait au moins 35 morts.

Sur un site internet des autorités régionales, les photos de 11 hommes jeunes, tous ouïghours d’après leur nom, ont été publiées avec la mention criminels en fuite recherchés. Deux d’entre eux sont accusés d’avoir tué en juin des gardes et des ouvriers travaillant sur un chantier et trois autres d’avoir fabriqué des explosifs destinés à faire sauter des bâtiments officiels.

Nous espérons que plus de gens vont nous fournir des informations et priver les terroristes de tout refuge où se cacher, a déclaré un haut responsable de la police chinoise au Xinjiang, du nom de Li Li, cité sur le site officiel Tianshannet, qui a promis des récompenses allant jusqu’à 100.000 yuan (16.300 USD).

Mais pour les groupes d’exilés ouïghours, la tension au Xinjiang est d’abord le résultat de discriminations à l’encontre de cette minorité nationale chinoise turcophone, majoritairement musulmane et confrontée à une énorme pression démographique des Hans, l’ethnie chinoise archi-dominante, arrivés par millions ces dernières décennies dans cette région semi-désertique.

Urumqi avait été le théâtre le 5 juillet 2009 des pires violences entre Hans et Ouïghours depuis la révolution culturelle (1966-76), qui avaient fait près de 200 morts.

Le Congrès mondial ouïghour (CMO), basé à Munich (Allemagne), a appelé à commémorer les victimes devant les ambassades chinoises à l’étranger.

Urumqi est patrouillée 24 heures sur 24 depuis samedi par des unités de la Police armée, le corps paramilitaire anti-insurrectionnel chinois.

Tout détenteur au Xinjiang de couteaux dangereux, d’explosifs et de matériel de propagande sur le terrorisme a 10 jours pour s’en défaire auprès des autorités et éviter des poursuites.

Selon l’agence officielle Chine Nouvelle, des émeutiers armés de couteaux ont attaqué mercredi la semaine dernière deux postes de police et des bâtiments officiels à Lukqiu, près des oasis de Turfan (Turpan en chinois), tuant 24 personnes. Onze des assaillants ont été abattus. L’attaque est officiellement le fait de terroristes.

Ce bilan de 35 morts est le plus meurtrier depuis celui de 2009 à Urumqi, une ville distante de 250 km, au nord-ouest de Lukqiu.

Aucune vérification indépendante des faits sur place n’a été possible, l’accès à Lukqiu étant interdit par la police. Des reporters de l’AFP ont été refoulés après avoir été brièvement interpellés samedi.

Dans un éditorial, le China Daily, assurant que le terrorisme n’est pas problème originaire du Xinjiang mais importé de l’étranger, a affirmé mercredi que la réponse (des autorités) doit être résolue et brutale.

La presse officielle, citant des sources du renseignement chinois, a fait état lundi d’une filière syrienne: des Ouïghours qui auraient combattu l’armée syrienne aux côtés des insurgés seraient revenus au Xinjiang pour y commettre des attentats.

(©AFP / 03 juillet 2013 10h48)

http://www.romandie.com/news/n/_Chine_11_Ouighours_a_l_affiche_des_personnes_les_plus_recherchees_par_la_police_au_Xinjiang76030720131051.asp