Mobilisation franco-turque pour les Ouïghours

Zaman France, 8 Juillet 2011

A l’occasion d’une manifestation à Paris rappelant le massacre des Ouïghours, ces musulmans chinois turcophones, de jeunes franco-turcs ont réaffirmé leur soutien à la cause ouïghoure, largement méconnue des Turcs.

Présents à la manifestation parisienne en faveur des Ouïghours, organisée dimanche dernier, de jeunes Turcs de France ont souhaité manifesté leur solidarité aux commémorations du deuxième anniversaire des répressions chinoises au Xinjiang, il y a deux ans. Sur les 8 millions d’Ouïghours vivant dans cette région de Chine, environ 10.000 auraient disparu pendant les émeutes qui ont éclaté dans la capitale (Urumqi) en juillet 2009, d’après les responsables du Congrès mondial ouïghour. « On est venu pour le Turkestan oriental, qui est l’un des premiers pays turcs » clame Veysel Egilmez, un jeune franco-turc de 17 ans qui porte le drapeau bleu frappé d’une étoile et d’un croissant blanc des Ouïghours. « Eux sont des Turcs du Turkestan et nous des Turcs de l’Anatolie » dit-il pour expliquer sa participation à ce rassemblement organisé par la communauté ouïghoure de France. « Ce sont des Turcs comme nous, on a le même sang » ajoute Veysel, qui n’hésite pas à montrer son attrait pour le nationalisme turc.

« On forme une même famille »

C’est aussi ce même attachement à l’identité turque qui semble avoir poussé  la dizaine de franco-turcs présents à se mobiliser pour la cause ouïghoure. Un des jeunes, Tugay, explique sa mobilisation passée « pour la Palestine parce que c’était des musulmans. Et ici ce sont des Turcs, donc raison de plus pour que je vienne. » Chez les Ouïghours, qui sont majoritairement musulmans sunnites, on retrouve aussi ce sentiment de fraternité lié à la turcité. C’est ce qu’exprime le fils du président de l’Association des Ouïghours de France, Ehsan Akbar : « On n’est pas comme des frères, on est frères. » D’ailleurs, « on a la même mère et le même père et on forme une même famille, celle des Turcs » poursuit ce lycéen qui vit en France depuis 4 ans. Ce soutien entre les deux pays va d’ailleurs de soi selon lui. « Les Turcs ne peuvent pas rester passifs pendant que les Chinois nous massacrent » défend Ehsan en dénonçant l’injustice subie. Etudiant en licence d’histoire, Harun Ozdag rappelle lui-aussi la nécessité de soutenir ce peuple. Dénonçant les violences que subissent les Ouïghours, il regrette néanmoins la méconnaissance et le désintérêt général des Turcs sur la situation au Turkestan oriental. « Il y avait un regroupement similaire il y a 3 ans ici, et j’étais le seul Turc d’Ile-de-France »  raconte Harun.

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