Pour faire entendre la voix du peuple ouïgour

Pour faire entendre la voix du peuple ouïgour

L’OBS, publié le

Au lendemain de la fête nationale chinoise, une grande marche aura lieu à Paris, samedi 2 octobre, à l’appel des ONG de la diaspora ouïgoure, pour exiger la fin du génocide des Ouïgours.

Les Ouïgours sont une population turcophone, autochtone au Turkestan oriental, aussi appelé « Xinjiang » − nom chinois de cette région, qui signifie « nouveau territoire » ou « nouvelle colonie ». Ce nom porte ainsi la marque des aspirations coloniales de la Chine envers les territoires de la région situés à son Nord-Ouest.

Après des décennies de politiques coloniales au Turkestan oriental depuis son occupation en 1949 − se traduisant par un racisme structurel, des inégalités socio-économiques et dans le système éducatif, des politiques répressives et violentes, et surtout, par une colonisation de peuplement −, une politique de violences d’Etat sans précédent a été mise en place. Un tournant a lieu en 2016, avec l’arrivée de Chen Quanguo au pouvoir en région ouïgoure, après avoir été secrétaire du parti communiste chinois au Tibet.

Depuis, on assiste à l’internement en camps de concentration de près de 3 millions de Ouïgours et autres minorités turcophones dans la région, à des stérilisations forcées causant une chute du taux de natalité de 50 % entre 2017 et 2019 (voire de plus de 80 % dans certaines préfectures), à la mise en place de programmes de travail esclavagiste au profit d’entreprises chinoises et de multinationales étrangères, à la séparation des enfants de leur famille et à leur transfert dans des pensionnats chinois, ou encore à la destruction de lieux culturels et religieux. La Chine tente de justifier l’injustifiable, en affirmant lutter contre « le terrorisme » ou « l’extrémisme », un discours opportun et à relents islamophobes qu’elle n’a adopté à l’égard de la population ouïgoure que depuis 2001, à la suite de la « guerre globale contre le terrorisme » lancée par l’administration Bush.