COMMUNIQUE DE PRESSE : LE CMO SALUE LA DÉCISION RENDUE PAR LE TRIBUNAL OUIGHOUR CONFIRMANT LE GENOCIDE DES OUIGHOURS EN COURS

COMMUNIQUE DE PRESSE : LE CMO SALUE LA DÉCISION RENDUE PAR LE TRIBUNAL OUIGHOUR CONFIRMANT LE GENOCIDE DES OUIGHOURS EN COURS

Communiqué de presse
09 decembre 2021
Contact: World Uyghur Congress
 www.uyghurcongress.org
+49 89 5432 1999 ou
 [email protected]

Le Congrès Mondial Ouïghour (CMO) exprime sa reconnaissance de la part des Ouïghours, Kazakhs et autres peuples turciques à l’annonce de la décision du Tribunal Ouïghour qui stipule aujourd’hui que les crimes perpétrés par le gouvernement communiste chinois à l’encontre des Ouïghours, Kazakhs et autres peuples turciques au Turkestan oriental s’apparentent à un génocide et à des crimes contre l’humanité.  

 « Nous assistons à un moment historique pour le peuple ouïghour » a déclaré le Président du CMO Dolkun Isa.  ”Le jugement rendu, reconnaissant le génocide des Ouïghours, a permis aux survivants de s’exprimer et de fournir les témoignages face à un organe quasi-judicaire indépendant. Le Tribunal Ouïghour est une étape importante pour la suite, vers une reconnaissance plus large par la communauté internationale, car il s’agit d’un rappel à l’intention de l’ONU et des états signataires de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, les invitant à remplir leurs obligations légales et morales selon le droit international et à agir pour poursuivre les coupables et mettre fin à ce génocide en cours ».

En Juin 2020, le Président du CMO Dolkun Isa avait fait une demande officielle auprès de Sir Geoffrey Nice pour mettre en place et présider un tribunal populaire indépendant dont l’objectif était d’enquêter sur « les crimes graves et le potentiel génocide en cours » perpétré à l’encontre des Ouïghours, Kazakhs et autres populations musulmanes turciques de la Région Ouïghoure/Turkistan oriental. Le Tribunal Ouïghour a commencé son activité le 3 septembre 2020 et a été continuellement soutenu et aidé par le CMO. 

 Durant les audiences qui se sont tenues en juin, septembre et novembre 2021, le Tribunal a pu prendre connaissance de plus de 500 témoignages et entendu plus de 30 témoins qui ont détaillé leurs récits de vie sous le régime policier chinois et leurs expériences d’internement dans le système concentrationnaire. Une quarantaine d’experts et spécialistes de la région ont été également entendus. Le jugement repose ainsi sur une base solide de données issues de de centaines de milliers de documents qui décrivent la situation actuelle au Turkestan oriental. 

 La grande majorité des témoins souligne les pratiques systématiques de torture et de viols dans les camps, le travail forcé, la stérilisation forcée, les avortements forcés des femmes ouïghoures et la mise en place d’un système de surveillance totale dans la région. 

Ces témoignages ont été ensuite complétés par les travaux de plusieurs dizaines d’experts dont les recherches ont mis en lumière les crimes du gouvernement chinois et le processus de prise de décision au sein du Parti Communiste Chinois, en démontrant l’intention de commettre un génocide. 

 Les témoignages et le jugement du Tribunal s’ajoutent à la documentation sur les crimes que les autorités chinoises sont en train de commettre. En mai 2021, le Essex Court Chambers a publié un avis juridique concluant « qu’il s’agit très probablement d’actes, commis par le gouvernement chinois, qui s’apparentent à des crimes contre l’humanité et à des crimes de génocide ». En juillet 2021 plusieurs dizaines d’experts ont conclu que « la République Populaire de Chine est en train de violer la Convention de 1948 selon le droit international ».

 Suite au jugement rendu aujourd’hui, le Congrès Mondial Ouïghour renouvelle ses appels à la communauté internationale de prendre des mesures fortes contre le génocide des Ouïghours. Au jour d’aujourd’hui, les États Unis et sept parlements de pays démocratiques – le Canada, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Lituanie, la Belgiquem, la République Tchèque et les États-Unis- ont reconnu que les agissement de la Chine constituaient des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide ou de risque sérieux de génocide (selon le parlement belge). Néanmoins, la grande majorité des États signataires de la convention de 1948, mais aussi l’ONU, restent silencieux sur le sujet. 

 Ce jugement indépendant, qui met en évidence les crimes commis par le gouvernement chinois, est primordial afin que la communauté internationale puisse reconnaître et entreprendre des actions. Il est désormais de la responsabilité des États, des institutions internationales mais également des entreprises et des acteurs issus du secteur privé, de prendre leur responsabilité et d’appliquer le jugement du Tribunal Ouïghour dans leur rapport avec la Chine. 

 Le Congrès Ouïghour Mondial demande une fois de plus aux Nations-Unies de se référer à l’article 8 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et de soutenir la mise en place d’un mécanisme indépendant pour enquêter et documenter ces violations, par exemple sous la forme d’une commission d’enquête. Cela passe par l’adoption d’une résolution.